L’Alpe d’Huez
À faire au moins une fois dans sa vie de cycliste
Altitude 1850 m
Massifs des Grandes Rousses
Département Isère
Topo versant Sud
L’Alpe d’Huez – 1850 m – et ses 21 virages constituent une ascension incontournable à faire au moins une fois dans sa vie de cycliste.
Bien qu’elle ne soit pas la plus difficile (la Plagne, Courchevel ou Chamrousse, pour ne citer que des stations de ski visitées par le Tour, offrent des montées plus ardues), les passages réguliers du Tour de France, ainsi que le caractère souvent décisif de cette étape, lui ont permis de se bâtir une notoriété internationale. Ainsi, L’Alpe d’Huez est très prisée par les cyclotouristes qui sont chaque jour en moyenne 300 à effectuer l’ascension.
Les 21 virages
L’ascension présente un profil de 14 km pour 1133 m de D+ à 8 % de moyenne. La montée de L’Alpe d’Huez est constituée de 21 virages numérotés en ordre décroissant par des panneaux indicateurs (auparavant, il s’agissait de bornes pour servir de repères aux chasse-neige) et hormis un virage qui nécessite une relance, les virages constituent à chaque fois un replat.
Le paysage n’est pas exceptionnel dans la montée (contrairement à d’autres ascensions en Oisans), c’est un peu tant mieux car vous pourrez vous concentrer sur le match entre vous et la pente ! Un sacré match, n’oubliez que la pente moyenne est de 8% !
Petite précision, la route est très large, constituée d’un bel enrobé et la cohabitation avec les voitures, camions, camping-cars, bus et motos devrait normalement bien se faire si ce n’est le taux élevé de gaz d’échappement ! Pour éviter au maximum ces désagréments et aussi la chaleur, préférez une montée matinale à la fraîche ou bien entre 19h et 21h.
Allez top départ au niveau du camping de la Cascade à 717 m d’altitude. Première particularité : vous attaquez par une rampe de 795 m à 11% ! Un conseil : démarrez tranquillement, mettez tout à gauche et adoptez un rythme régulier. Vous dépasserez souvent des cyclos coincés dès les premiers hectomètres ! Vous atteindrez le célébrissime virage 21. Seconde particularité, profitez bien de ces virages : ils sont plats et vous permettront de récupérer, boire ou manger une barre.
Du virage 21 au 19 : la pente ne faiblit quasiment pas durant 880 m : 11 et 10,5%.
Du virage 19 au 18 : ouf, ça se calme un peu : 8,5% sur 265 m.
Du virage 18 au 17 : argh, un nouveau coup d’épée dans les jarrets : 12% sur 355 m.
Du virage 17 au 15 : vous passez par le petit hameau de la Garde et pourrez récupérer sur une pente bienfaisante durant 875 m : 6,5 et 7%.
Vous en êtes au KM 3,2, altitude 1025 m, soit vous avez trouvé un rythme qui vous convient et l’ascension devrait se passer normalement, soit ça ne va pas du tout, mais alors pas du tout, alors la suite risque de se transformer en un long chemin de croix ! C’est souvent à cet endroit qu’on commence à perdre le compte avec les numéros des virages, seul le numéro 1 comptera lorsque vous l’atteindrez plus haut, environ 700 m plus haut pour être précis…
Du virage 15 au 12 : les affaires reprennent avec 8,5% sur 355 m, encore 8,5% sur 760 m, 9% sur 460 m. Vous passez entre le Ribot d’en bas et le Ribot d’en haut et vous vous dites que la vie n'est pas facile en ce moment !
Du virage 12 au 11 : 7% sur 485 m, tiens, ça « replate » !
Du virage 11 au 7 : durant 2245 m, la pente va se faire assez soutenue mais de façon régulière : entre 8 et 9,5%. Pendant ce temps, vous pensez à un bon coca bien frais ! Les jambes et le dos commencent à tirer… Le virage 7 offre un tout petit replat et vous fait passer devant l’église de St-Ferréol. Ce virage est célèbre, il s’agit du « Virage des Hollandais » où des contingents entiers de supporters plus fous les uns que les autres (entre 1000 et 2000 litres de bière par jour !!!) se placent à cet endroit lors des étapes du tour de France.
Du virage 7 au 6 : la distance la plus longue entre 2 virages – 1140 m à 8% – vous fera passer par Huez et apercevoir la station de l’Alpe d’Huez qui vous semblera encore bien haute … !
Du virage 6 au 5 : 6% sur 525 m, une douceur dans ce monde de brutes !
Du virage 5 au 4 : 9,5% sur 440 m, c’est souvent dans le virage 4 qu’est posté le photographe qui immortalisera votre exploit avec de sympathiques encouragements, pourtant vous n’êtes pas encore arrivé mais cela regonfle votre moral. Vous en aurez bien besoin pour le final !
Du virage 4 au virage 1 : l’apothéose ! Sous la pointe triangulaire de la Grande Sure, vous souffrez, tout n’est que calvaire sur cette pente infernale : 8,5%, 10%, 8% sur ces 1810 interminables mètres !
Virage 1 : une joie indescriptible vous fait chavirer le cœur dans ce virage cultissime !
Mais ce n’est pas fini… Certes, vous avez fait le plus dur mais il reste encore 2,6 km.
Du virage 1 au 0 : sur quelques hectomètres, la pente est encore exigeante jusqu’à l’entrée de la station par le quartier du Vieil Alpe où se trouve l’arrivée « officieuse ». Soit on n’en peut plus du tout et on s’arrête là pour passer la tête sous une fontaine rafraîchissante ou bien pour poser sur le podium. Soit on se dit qu’on est un guerrier, un dur de dur et qu’il faut terminer cette ascension dans les règles de l’art. Passez alors sous le petit tunnel pour emprunter la Route de la Poste jusqu’au virage 0, virage « non comptabilisé » – altitude 1801 m. Ah oui, petite précision : comptez 1285 m à 7% entre ces 2 virages.
Du virage 0 à l’arrivée : rhaaa la pente se fait enfin douce sur la Route du Signal – 445 m à 6% – puis on déguste une petite sucrerie : une portion de 510 m TOUTE PLATE entre 2 ronds-points sur le boulevard de l’Etendard. Puis vous lâcher vos dernières forces (les cuisses brûlent) dans les 370 derniers mètres à 6% sur l’avenue du Rif Nel. Vous franchissez enfin l’arrivée dans un état d’épuisement total à 1850 mètres d’altitude.
Auteur
Joris Lesueur
webmaster de alpes4ever.com
contact@alpes4ever.com